Le thème du jour :
Connaissez-vous Cyril Northcote Parkinson (1909-1993) ?
Bon, déjà stoppons ce qui vous viens d'emblée, le type n'a rien à voir avec
la rogndutju maladie du même nom 🤬
Non, ce gars - qui était un historien et essayiste anglais - est l'auteur de la "Loi de
Parkinson", généralement connue des entrepreneurs du web qui s'intéressent au développement
personnel.
Et... je me rends compte que la phrase que je viens d'écrire contient trois termes qui méritent
explication pour une partie de mon audience.
Bon, tout d'abord, c'est quoi un essayiste ?
Le Petit Robert : "auteur d'essais littéraires".
Nous voici bien avancés !
Alors, un essai - écrit par un essayiste - c'est un article ou
même un bouquin dans lequel l'auteur présente un point de vue subjectif, une réflexion personnelle.
L'auteur ne se force pas forcément à la rigueur scientifique, mais il a généralement une bonne
connaissance du sujet ou en tout cas il a pris le temps d'y réfléchir et de structurer sa pensée.
Convenons-en, ce type de bouquin est souvent un peu ch...difficile à lire ! Mais si l'essayiste
écrit de manière claire, convaincante, voire humoristique, il peut devenir assez connu et une thèse
peut même lui survivre.
Je digresse, mais on vient de clarifier un truc, non ?
"entrepreneurs du web" : ça ce sont des types (ou des typettes) qui - comme
moi
- utilisent la puissance de transmission d'Internet pour monter une activité professionnelle qui
s'adresse à une vaste clientèle de par le monde. Par opposition à une boulangerie par exemple (même
si elle a intérêt elle aussi à utiliser Internet pour se faire connaître des clients de passage).
"développement personnel", ou dév' perso' pour les amateurs de raccourcis. C'est
un terme qui désigne les méthodes et pratiques délibérées qui visent à s'améliorer en tant qu'être
humain.. Cela touche à la fois les aspects productif, émotionnel et spirituel. Les finalités sont
généralement de gagner plus de sous tout en réalisant ses rêves tout en étant heureux (sacré
programme !).
Bref, c'est un monde et c'est à la mode, mais c'est aussi une réalité : en prenant
conscience de
certains mécanismes et en agissant, on peut améliorer sensiblement sa réussite ou son existence.
Tout ça pour nous amener à la loi de Parkinson que le type a formulé en 1955. La voici :
"le travail s'étend de manière à remplir le temps disponible pour son
achèvement"
Han! Ça claque, non ?
Non ?
Et pourtant, c'est brillant (à mon humble avis) !
Je vous explique :
Parkinson a remarqué que si on donne à une tâche une certaine durée pour être accomplie,
elle aura tendance à prendre toute cette durée, même si elle aurait pu être achevée plus
rapidement.
J'ajouterais que c'est d'autant plus vrai que la tâche est difficile ou ennuyeuse, et que les
distractions sont nombreuses et aisément accessibles (TV, Netflix, réseaux sociaux...).
Le point important à comprendre est que la durée dévolue à une tâche influence la manière dont
elle sera abordée et accomplie.
Et la leçon à en tirer est que pour qu'une tâche soit accomplie de façon efficace, il faut :
- Définir une durée pour son exécution
- Que cette durée ne soit pas trop longue.
Exemple vécu : Renaud, range ta chambre !
Analysons cette consigne : Pas de durée, donc temps infini.
Donc j'ai laaaaaaargement le temps de relire Tanguy et Laverdure, Baroud sur le Désert.
La BD ne question étant à peu près le deuxième objet que j'ai déplacé après avoir débuté le
rangement, rangement qui s'éternisera jusqu'à la tombée de la nuit ou jusqu'à la colère mater(ou
pater)nelle.
Si ma mère avait connu la loi de Parkinson et le dév' perso', elle m'aurait plutôt dit :
Renaud, tu as 45 minutes pour ranger ta chambre. On va remonter le minuteur de cuisine sur
cette durée et je fais les 5 premières minutes avec toi.
Quand ça sonne il faut que ce soit
terminé et alors seulement tu pourras lire ou jouer le
reste de l'après-midi.
Vous voyez la différence ? Si la fin est proche et connue, il est plus facile de "s'y
coller".
Et c'est valable pour tout projet qui dépasse la réalisation d'une tartine : définir une
deadline
claire et rapprochée est un vecteur de succès.
Pour les tâches courtes, le minuteur marche bien.
Mais le minuteur n'est pas adapté aux projets longs qui devront être abordés différemment :
- Ils devront être fractionnés en sous-tâches
- Qui seront notées dans un calendrier ou un planning
- Et surtout, ruse ultime, vous devrez vous engager auprès de quelqu'un à le réaliser
dans le temps imparti.
Il faut que ce soit un engagement fort. Vous devez savoir que vous vous sentirez morveux si vous
ne le tenez pas.
Ainsi, la gêne ou la honte potentielle créerons en vous une motivation forte pour vaincre la
procrastination et pour prioriser les bonnes actions.
Dans mon quotidien d'entrepreneur, je donne par exemple souvent des délais
quand on me commande un kit de
MC4X. J'essaye d'être le plus réaliste possible, avec une petite marge de
sécurité pour les imprévus.
Cet engagement que je prends auprès des clients qui me font confiance est une motivation qui me
permet de tenir les délais.
C'est un cercle vertueux : je donne des délais pour pouvoir tenir ces
délais.
Alors, la loi de Parkinson est-elle une épiphanie pour vous ?
Quel est le délai que vous avez défini pour votre prochain projet / modèle ?
Et auprès de qui vous êtes-vous engagé ?