La réflexion du Jeudi
Qui fait suite à la newsletter précédente.
À l'occasion de mon anniversaire, j'ai souvent des souvenirs qui remontent au cours de la
journée.
Je regarde par la fenêtre (le panorama bucolique) et je mesure le chemin parcouru, les écueils
évités ou pris de pleine face (aïe!), et les chemins de vie empruntés.
Un de mes choix majeurs a été de démissionner d'un boulot de prof correctement payé (sous les
tropiques).
Alors oui, il y avait des raisons primaires et urgentes à cette démission :
- Je me sentais à la merci d'une hiérarchie bête et corrompue.
- Ingénieur de formation (un peu passé par des entreprises privées) j'hallucinais sur les
incohérences de l'Éducation Nationale.
- Je n'avais pas les moyens de délivrer une vraie valeur aux élèves motivés sans y laisser ma
santé.
- Je sautais de vacances en vacances pour "tenir" dans la prison dorée du fonctionnariat
- Et du coup je devenais mauvais prof, mauvais père, mauvais mari.
Bref, c'était pas la joie et je suis bien content de m'être barré 🏃♂️ (En embarquant ma femme
au passage 💃).
Mais en y repensant je me rends compte que derrière cette urgence factuelle, il y avait
une autre cause.
Un sentiment, un besoin, profond et terriblement humain.
Ce besoin, c'est celui de la reconnaissance.
Cette cause, c'est son absence.
(Tu as le droit de la relire celle-là.)
Pour caricaturer, si tu essayes d'être un BON prof :
- Pour la majeure partie des parents c'est normal, on va pas en faire un fromage
- Pour ta hierarchie tu fais suer à en faire plus que les autres et donc à faire apparaître leurs
lacunes par contraste (on avait dit no waves bon sang!)
Donc la reconnaissance, tu peux t'asseoir dessus, point.
La suite de l'histoire c'est que je suis devenu entrepreneur individuel, vendant des machines,
logiciels, coachings et formations issus de mes compétences de Bricoleur Entrepreneur.
Et que je fais ça depuis 10 ans, et que j'en kiffe chaque instant (ou presque).
Alors oui, je pourrais vous parler du fait que je suis mon propre patron.
Du fait que je fais mes propres horaires.
Du fait que ça n'a plus jamais été un problème logistique d'emmener mes filles chez le toubib ou
à l'école...
Mais ce sur quoi je veux mettre l'accent aujourd'hui ce n'est pas ça.
Ce sur quoi je veux mettre l'accent aujourd'hui, c'est qu'il ne se passe pas une semaine
sans que j'aie un message de remerciement.
Je veux dire vraiment une semaine, 7 jours, concrètement.
Vous imaginez le truc ?
- Vous ouvrez vos mails, paf un merci 😀
- Un coup de fil (ou un message sur le répondeur), repaf un merci en préambule 😀😀
- Un type vous reconnais dans la rue, rebelote! (et dix de der)
Une sacré reconnaissance, et ça fait du bien bong sang !
Bon, à ce stade de lecture vous êtes certes bien content pour moi, mais vous commencez à vous
demander où je veux en venir.
Il est où le conseil, le truc là, c'est pas l'objet de cette newsletter?
On y arrive, on y arrive.
Je réflexionne, ça prend parfois un peu de temps 😉
En tirant le fil de mes souvenirs, mes neurones ont associé à ce manque de reconnaissance une
période de bricolage compulsif.
Mais vraiment, genre... compulsif !
Je me mets au surf? Hé allez donc, je shape 12 surfs alors que je suis un débutant (oui, 12, pas
2, douze!!!).
Je débute l'aéromodélisme ? Hop, et si je construisais, je sais pas moi, 5 ou 6 modèles
alors que
je ne sais même pas bien piloter ?
On rénove la maison ? Et si je faisais toute l'électricité, toute la plomberie, un meuble
double
vasque sur mesure, avec des miroirs lumineux, et puis une terrasse suspendue, hein ? Juste
pour le
fun ?
Bon, vous voyez l'idée : je pense que le Bricoleur peut être un vrai hamster dans sa
roue, à courir de projet en projet comme un dératé sans prendre le temps de se poser.
Et je pense que cette compulsivité peut être liée à un manque de reconnaissance (et paf ! le
lien
avec le début, en mode psychologie de comptoir certes, mais j'assume).
Manque de reconnaissance de son travail, manque de reconnaissance de ses compétences, du temps
qu'il a passé à les acquérir, et de leur utilité dans la société.
C'est une forme de mal-être finalement : j'enchaîne les projets pour ne pas penser au fait
que je
n'ai pas d'indicateur pour savoir si ce que je fais a de la valeur en-dehors de ma "zone de
confort".
Et dans ma frénésie, je perd un peu le plaisir de faire, ça devient presque robotique.
Et bien figurez-vous que la vie m'a apporté une solution pour sortir de cette situation. Solution
que vous pouvez assez facilement appliquer vous aussi (sans être aussi extrême que moi) :
Quand je me suis mis à mon compte, je me suis mis à vendre mes compétences et productions à ceux
qui en avaient besoin.
Des clients que personne ne forçaient, qui venaient à moi parce qu'ils avaient besoin de ce que
je proposais.
Et ce que je propose à la vente, ce n'est rien d'autre que ma singularité de
Bricoleur (pas mon corps, retenez ces hordes de groupies déchainées).
Et c'est salutaire : depuis que des gens achètent ce que je propose, la reconnaissance de
mes
compétences n'est plus un sujet, c'est une évidence puisqu'un quidam que personne ne force me donne
de l'argent pour en bénéficier.
L'argent c'est très cool, c'est une mesure de valeur objective.
Et si je soigne mon client, si je m'applique, il ajoutera de la confiance à sa reconnaissance, et
il me recommandera à se copains.
Boum, des clients en plus, cercle vertueux!
Donc si vous aussi vous avez parfois l'impression d'en faire trop au niveau de la
Bricole (dans le sens noble du terme hein), avez-vous déjà pensé à prendre une
partie de votre temps pour vendre vos services ?
Vous y touverez un double bénéfice :
- Bénéfice financier : que ce soit 150€ à la cool, ou 1500€ en mode énervé, c'est toujours
bien
sympa de mettre du beurre dans les épinards (on peut même en vivre, comme moi)
- Bénéfice psychologique : vous êtes reconnus pour vos compétences et pour ce qu'elles ont
d'unique (votre singularité de Bricoleur, votre expérience)
Pour cela, ce n'est pas trop compliqué (merci Internet !) :
- Déjà, vous pouvez simplement en parler autour de vous
- Vous pouvez vous créer un profil sur des sites spécialisés
comme Allovoisins, Leboncoin ou Comeup.
- Vous pouvez utiliser les réseaux sociaux si vous êtes à l'aise avec votre smartphone
: FaceBook, Instagram
- Ou même réaliser un site internet personnel si vous voulez quelque chose qui
vous appartienne pleinement
- Et si vous êtes compétent et soigneux, le bouche à oreille et les notations feront le reste
Que ce soit pour poser du parquet ou du papier peint, faire de la peinture, changer un lustre,
fabriquer et équiper des modèles volants, monter une cuisine Ikea, ou imprimer en 3D une pièce de
rechange, vous savez probablement faire quelque chose dont d'autres ont besoin.
Souvenez-vous de ce que je vous disais la semaine dernière : votre évidence n'est pas celle
de
tout le monde.
Et ce "travail" - qui n'en est pas vraiment un pour vous - vous permettra à la fois d'être fier,
de rendre service, et de financer vos loisirs.
Loisirs durant lesquels vous serez plus serein car plus assurés de votre propre valeur.
Vous voyez l'idée ? Qu'en dites-vous ? Avez-vous déjà eu ce sentiment de
frénésie ? Êtes vous prêt à
vous vendre ? 😉
Bon, je me suis déjà trop étendu sur le sujet, j'ai dû perdre 80% des lecteurs, donc je vais en
rester là.
Mais si c'est un sujet qui vous intéresse, je vous propose de répondre à ce mail pour me
le dire.
C'est un sujet qui me tient à cœur et j'aimerais beaucoup accompagner des personnes motivées pour
leur apprendre à créer leur présence en ligne et à vendre leurs services et produits en mettant en
place de bonnes pratiques (profils clairs et attractifs, tarifs, déclaration, qualité...).
J'attends votre message !
Bonne journée et à jeudi prochain.
Renaud